Samuel écrit:
qu’entendons-nous par refus de la survie
Cette problématique est souvent abordée. Le fascicule 112, auquel se rapporte le présent sujet, évoque cette éventualité, mais sans en apporter les raisons :
112:5.2 la personnalité atteindra une destinée de Déité, mais l’homme doit choisir s’il sera présent ou non à l’aboutissement de cette destinée.
112:5.5 C’est ce pouvoir de choix lui-même, cette marque distinctive universelle des créatures douées de libre arbitre, qui constitue la plus grande chance de l’homme et sa suprême responsabilité cosmique.
112:3.1 il y a en réalité trois espèces de morts : 1.La mort spirituelle (de l’âme). Si un mortel rejette la survie et quand il l’a rejetée définitivement
La personnalité, un des concepts fondamentaux du L.U., a ceci de particulier qu'elle est un attribut essentiel des créatures évolutionnaires et même la raison de leur existence, mais qu'elle fonctionne pourtant indépendamment de ces créatures, puisqu'elle peut, finalement, leur survivre. Cela peut sembler d'autant plus étonnant que la notion de personnalité est liée à celle d'individualité, et que c'est la personnalité qui rend chaque créature unique, au point d'en fonder l'identité, alors même que la destinée de la personnalité au sein de l'Être Suprème, tracée dès l'origine, n'a pas besoin de l'individu pour s'accomplir :
112:5.1 Dire qu’un être est personnel, c’est reconnaître l’individuation relative d’un tel être, à l’intérieur de l’organisme cosmique.
112:0.12 La personnalité est unique, absolument unique (…) elle est unique lorsqu’elle est conférée — il n’en existe pas de copies ; elle est unique à tout moment de l’existence ; elle est unique par rapport à Dieu
112:0.7 Alors qu’elle est dépourvue d’identité, la personnalité peut unifier l’identité de tout système énergétique vivant.
112:5.2 À défaut de choix positif, la personnalité atteint directement la Déité expérientielle en devenant une partie de l’Être Suprême. Le cycle est préordonné, mais la participation de l’homme à ce cycle est optionnelle, personnelle et expérientielle.
Une personnalité unique est donc attribuée à chacun de nous, pour nous conduire à un accomplissement unique. Et pourtant notre personnalité peut nous survivre. Ceci parce que nous pouvons renoncer à l'éternité, alors que la personnalité, elle, est éternelle :
112:5.2 Ce qui vient du Père est éternel comme le Père, et ceci est tout aussi vrai pour la personnalité, que Dieu donne en vertu de son libre arbitre, que pour le divin Ajusteur de Pensée, fragment actuel de Dieu.
La personnalité de l’homme est éternelle
C'est donc en raison de son origine divine et de son rôle fondamental dans le plan divin, que la personnalité est dotée par nature de sens moral, et de cette propension, évoquée dans le passage qui suscite aujourd'hui nos interrogations, à faire en toute circonstance le juste choix :
112:0.11 Elle [la personnalité] est caractérisée par la moralité – la conscience de la relativité des relations avec d’autres personnes. Elle discerne des niveaux de conduite et fait parmi eux un choix judicieux.
Cette faculté de discrimination de la personnalité est d'ailleurs, comme l'indique Samuel, détaillée davantage dans le fascicule 16, aux chapitres
7 et
8.
On peut alors se demander ce qui pousse les humains, doté de cet attribut divin qu'est la personnalité, à renoncer si souvent à faire appel à ses capacités naturelles de discernement.
La raison est sans doute à chercher dans notre nature évolutionnaire, qui plonge ses racines dans la bestialité. Le parcours de l'être humain est finalement un incessant combat entre son animalité et sa divinité.
Si c'est l'animal en lui qui gagne, l'humain perd alors de vue sa vocation divine, et sa destiné éternelle perd tout sens à ses yeux. Ne sachant plus pourquoi il existe, l'homme ne peut envisager l'éternité que comme un vide vertigineux. Si rien ne vient corriger cette trajectoire mentale, la perspective de l'éternité finit par être perçue comme une horreur sans nom, et l'âme, alors, n'aspire plus qu'au grand sommeil…
En fait, le problème vient de ce que l'homme ne s'identifie lui-même qu'en tant qu'être matériel. Or, cette identité n'est pas conçue pour durer :
112:5.4Les êtres humains ne possèdent d’identité que dans le sens matériel (…) Dans la perspective cosmique, les êtres humains naissent, vivent et meurent relativement en un instant ; ils ne sont pas durables.
112:5.3 L’identité du mortel est une condition transitoire de la vie temporelle dans l’univers.
Dès lors, si l'individu s'est trop exclusivement fondé sur ces bases éphémères, il ne peut, lorsqu'il envisage l'éternité, que s'y projeter selon les mêmes schémas inconsistants. Les espérances qu'il nourrit alors ne peuvent être qu'illusoires, et finissent bientôt par s'engloutir d'elles-mêmes dans leur propre vacuité.
Vient alors le désespoir, et le renoncement…
GPMauroy écrit:
les cas de refus de survie et de péchés ne seraient-ils pas les résultantes d'un excès de violence par rapport à la capacité de la Personnalité à les gérer?
Sur notre planète, l'humanité, nous dit le L.U., est issue des primates les plus agressifs
(62:2.6, 62:3.8) et cette violence s'est poursuivie chez nos ancêtres préhumains puis chez les premiers hommes
(63:4.8, 64:3.5, 64:4.12, 64:5.1). Le Livre souligne par ailleurs notre constante inclination à la dégénérescence
(64:1.7, 64:1.8, 64:4.11).
Nous avons donc une lourde hérédité à combattre. Mais paradoxalement, c'est cette agressivité, si dévastatrice, qui a concouru finalement à redresser le niveau de notre espèce.
Ceci illustre la nécessité dans laquelle nous-sommes d'éviter, dans l'éducation, deux écueils : l'excès d'autorité et le laxisme.
La difficulté, sans doute, c'est que nous sommes tous des cas particuliers. Dans une même famille, une éducation brutale pourra inhiber un enfant à vie, tandis qu'elle activera à l'inverse chez un frère un dynamisme complètement asocial, et qu'elle remettra efficacement un troisième sur le droit chemin.
Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, rester simple est une grande vertu, mais être simpliste un grave danger… On sait, par exemple, que l'ignorance peut conduire l'homme à sa perte, mais elle peut aussi préserver l'innocence. Tandis que la surinformation peut nous égarer gravement, mais aussi fortifier notre esprit.
Face à l'éducation subie, la différence, finalement, c'est à chacun de nous de la faire…